Un général de division de la réserve militaire israélienne, Yaïr Golan, a posté le lundi 5 mai un message sur le réseau X pour avertir que l’extension prévue de la guerre génocidaire dans la bande de Gaza coûtera la vie à davantage d’Israéliens au nom de la survie politique du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
En effet, la veille, le soi-disant cabinet de sécurité israélien a donné son accord à un plan visant à étendre graduellement les attaques menées contre la bande de Gaza par des frappes puissantes et à occuper des zones supplémentaires dans tout le territoire palestinien assiégé.
La décision d’intensifier l’offensive militaire avait été prise « non pas pour maintenir la sécurité d’Israël, mais pour sauver Netanyahu » et son cabinet extrémiste, a-t-il indiqué.
Le seul rôle de l’armée d’occupation est de protéger les Israéliens, et non de servir des objectifs politiques, a ajouté Yair Golan, qui dirige également le parti d’opposition des Démocrates.
L’occupation réelle de la bande de Gaza au nom de la survie de Netanyahu « nous coûtera des vies – parmi les captifs, les soldats israéliens – entraînera notre épuisement et, plus important encore, notre perte ».
Ce projet qui prévoit hormis les frappes, l’occupation de nouvelles zones et le déplacement forcé de Palestiniens vers le sud du territoire assiégé a suscité un tollé à l’international.
Le Forum des familles, une association des proches des captifs israéliens a déclaré dans un communiqué que ce plan montre que le régime a choisi d’occuper davantage de territoires plutôt que de libérer les captifs.
Le cabinet a également approuvé, du moins en principe, un cadre pour la future distribution de l’aide à Gaza par l’intermédiaire d’entreprises privées étrangères.
Le ministre israélien d’extrême droite Itamar Ben-Gvir s’est quant à lui opposé à la reprise des livraisons d’aide à Gaza, avançant qu’« il y a suffisamment de nourriture » sur place.
Cependant, le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA) a déclaré dans un communiqué que les boulangeries et les cuisines communautaires ne fonctionnent plus, tandis que les entrepôts de nourriture ont été vidés en raison des restrictions dues au siège total de Gaza.
Le nouveau cadre de distribution de l’aide à Gaza « contrevient aux principes humanitaires fondamentaux et semble conçu pour renforcer le contrôle des biens de première nécessité comme moyen de pression, dans le cadre d’une stratégie militaire.
Il est dangereux, car il pousse les civils à se réfugier dans des zones militarisées pour récupérer des rations, menaçant des vies, y compris celles des travailleurs humanitaires, tout en aggravant les déplacements forcés », souligne le rapport de l’OCHA.
Les responsables de toutes les organisations humanitaires des Nations Unies et des ONG ont réaffirmé la position d’Antonio Guterres et du chef des secours de l’ONU : « Nous ne pouvons pas et ne voulons pas faire quelque chose qui est fondamentalement contraire aux principes humanitaires », écrit l’OCHA sur X.
Le régime israélien a lancé une guerre génocidaire dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023. Elle a fait jusqu’à présent au moins 52 535 martyrs palestiniens, principalement des femmes et des enfants, et plus de 118 491 blessés.
Le régime de Tel-Aviv a accepté les conditions de négociation de longue date du groupe de résistance Hamas dans le cadre d’un cessez-le-feu à Gaza, qui a débuté le 19 janvier.
Cependant, il a délibérément rompu la trêve le 2 mars, interrompant l’aide humanitaire à la bande de Gaza. Il a également repris sa campagne de bombardements meurtriers et redéployé des troupes dans le territoire assiégé.