L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a déclaré, le dimanche 1er juin, qu’Israël utilise l’aide humanitaire dans la bande de Gaza comme un outil pour forcer les déplacements, dans le cadre de ce qui semble être une stratégie de nettoyage ethnique.
L’organisation a ajouté qu’« Israël adopte une approche dangereuse en matière de distribution d’aide, la dirigeant exclusivement vers les zones où il choisit de concentrer les civils ».
MSF a souligné que « le début désastreux de la distribution alimentaire prouve l’inefficacité du plan américano-israélien ».
L’armée israélienne a commis un massacre dans le quartier de Mawasi à Rafah, au sud de la bande de Gaza, dimanche matin, en tirant à balles réelles directement depuis ses véhicules et ses quadricoptères sur des civils qui allaient recevoir l’aide humanitaire. Ces tirs ont fait 31 martyrs et plus de 200 blessés parmi les civils.
L’armée d’occupation israélienne, en partenariat avec une société de sécurité américaine, a également tendu une embuscade à des milliers de civils près du pont de Wadi Gaza, dans le gouvernorat central, sous prétexte de distribuer de l’« aide humanitaire ». Cette embuscade a fait un martyr et plus de 30 blessés parmi les civils.
MSF a expliqué que « le système humanitaire à Gaza est paralysé par les restrictions israéliennes qui ont permis l’entrée d’un nombre infime de camions d’aide », tandis que l’exploitation de l’aide comme arme constitue un « crime contre l’humanité ».
L’organisation a souligné que l’entité occupante « impose un traitement inhumain à Gaza depuis plus de 19 mois ».
Le bilan des victimes sur les sites de distribution d’aide s’élève à 39 martyrs et plus de 220 blessés en moins d’une semaine, selon le bureau de presse du gouvernement à Gaza.
Alors qu’Israël exploite l’entrée d’une aide limitée pour mettre en œuvre sa stratégie de déplacement des Gazaouis, les organisations de la société civile palestinienne, ainsi que les organisations humanitaires et de défense des droits de l’homme du monde entier, ont lancé un appel urgent le 19 mai pour mettre fin à la famine à Gaza, exhortant la communauté internationale à assumer pleinement sa responsabilité morale et juridique.