La Grande-Bretagne a annoncé mardi avoir imposé des sanctions aux ministres israéliens Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, notamment un gel des avoirs et une interdiction de voyager, pour leur « conduite pendant la guerre dans la bande de Gaza ».
Cette décision rejoint celles prises par le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, selon le Times.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a qualifié cette décision de « scandaleuse ».
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré « Je viens d’apprendre que la Grande-Bretagne m’a imposé des sanctions parce que j’ai fait obstruction à la création d’un État palestinien », considérant que la réponse appropriée est de « poursuivre les activités de construction et de colonisation ».
Il a ajouté : « Ma réponse verbale sera de mépriser le Livre blanc », faisant référence aux documents britanniques relatifs à la question palestinienne.
Même son de coche de la part du ministre de la Sécurité intérieure Itamar Ben Gvir qui a déclaré : « Je méprise le Livre blanc. Nous avons vaincu Pharaon et nous surmonterons le mur de Starmer. Je continuerai à œuvrer pour Israël et son peuple sans crainte ni intimidation. »
Le mois dernier, Londres a suspendu les négociations de libre-échange avec Israël en raison de ses « politiques scandaleuses » en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, a rappelé son ambassadeur et a annoncé de nouvelles sanctions contre les colons de Cisjordanie.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, avait précédemment condamné les propos de Smotrich concernant le nettoyage et la destruction potentiels de Gaza et le transfert de sa population vers d’autres pays.
Mais les fonctionnaires de ce ministère soupçonne leur pays de poursuivre les ventes d’armes à l’entité sioniste, appréhendant son éventuelle « complicité » dans la guerre israélienne contre la bande de Gaza.
Selon la BBC, 300 d’entre eux avaient, dans un courrier adressé à Lammy, stigmatisé le mois passé, « les pertes importantes parmi les civils à Gaza, les restrictions israéliennes d’accès à l’aide internationale, l’expansion des colonies en Cisjordanie occupée et la violence des colons ».
Selon la BBC, les signataires récalcitrants représentent une panoplie d’experts dans les administrations du ministère des AE, des ambassades et des délégations aussi bien à Londres qu’ailleurs. Leur lettre datant du 16 mai est la 4eme depuis fin 2023.
Ce mardi, ils ont été informés dans une réponse les deux plus hauts responsables du Foreign Office qu’ils pouvaient démissionner s’ils s’estimaient en désaccord profond avec la politique du gouvernement.
Le 13 mai dernier, la Haute Cour de Londres a examiné un recours de plusieurs organisations de défense des droits humains, qui accusent le gouvernement britannique de violer le droit international en autorisant l’exportation d’éléments d’avions de combat utilisés par Israël dans sa guerre à Gaza.
Soutenue par Amnesty International, Human Rights Watch, Oxfam et d’autres organisations, l’ONG palestinienne Al-Haq tente de bloquer les exportations de ces pièces fabriquées au Royaume-Uni, équipant les chasseurs américains F-35 de Lockheed Martin.
Ces éléments incluent la perche de ravitaillement en carburant de l’avion, le système de ciblage laser, les pneus, le fuselage arrière, le système de propulsion par turbine et le siège éjectable, selon Oxfam.
A l’ouverture du procès mardi, les avocats des ONG ont affirmé que le ministère britannique du Commerce avait autorisé les exportations de composants de F-35 tout en sachant qu’il y avait un « risque clair » qu’ils soient utilisés pour commettre des violations du droit international.
Source: Divers