Le journal britannique The Guardian a révélé que deux organisations caritatives britanniques sont impliquées dans le financement d’une colonie israélienne illégale en Cisjordanie, suscitant de vives critiques à l’encontre de l’Autorité britannique de régulation des organismes de bienfaisance.
Des documents obtenus par le Guardian montrent que le Kasner Charitable Trust (KCT), par l’intermédiaire d’une organisation intermédiaire, UK Toremet, a transféré les fonds à l’école secondaire Bnei Akiva Yeshiva située dans la colonie de Susya, considérée comme illégale au regard du droit international et située en territoire palestinien occupé.
Le montant du fonds s’élève à environ 5,7 millions de livres sterling (environ 7,4 millions de dollars).
Ces dons ont considérablement augmenté le budget de l’école, permettant une augmentation des effectifs du personnel et des élèves, ainsi qu’une croissance démographique significative au sein de la colonie.
Dror Etkes, expert en colonies, a déclaré que l’école « est probablement devenue la principale source d’emplois à Susya et constitue un élément central de l’existence même de la colonie ».
La révélation de ces dons a suscité l’indignation des cercles politiques britanniques, d’autant plus que le financement provenait de sources exonérées d’impôt, ce qui signifie que les contribuables britanniques soutenaient indirectement un projet de colonisation illégale.
Saeeda Warsi, ancienne ministre d’État et ancienne cheffe du Parti conservateur, a déclaré : « Il est consternant qu’un Britannique puisse être impliqué dans le financement de colonies illégales sur des terres occupées, et pire encore, que ce financement soit soutenu par nous tous, contribuables.»
Elle a ajouté : « Je suis certaine que la majorité à Westminster partage mon indignation face à l’approbation de ces dons par la Commission des œuvres caritatives. Des mesures immédiates doivent être prises pour empêcher les colonies illégales de bénéficier de fonds caritatifs. »
Susya, un village palestinien en Cisjordanie, situé au sud d’Hébron, et considéré comme un site archéologique, a été détruit par des colons qui en ont expulsé ses habitants. Ils habitent actuellement à 300 mètres de leur village.
Dans la nuit du 24 au 25 juin 2025, une maison palestinienne a été complètement détruite dans un incendie causé par des colons israéliens de cette colonie.
D’après l’ONG israélienne B’Tselem, qui défend les droits humains en documentant les violations commises dans les territoires occupés, l’actuel village palestinien de Susya existait depuis au moins 1917. Située dans la zone C de la Cisjordanie, Susya est sous contrôle militaire et civil exclusif d’Israël.
B’Tselem souligne que, sous prétexte d’absence de permis de construire, quasi impossibles à obtenir pour les Palestiniens dans cette zone, les autorités israéliennes refusent la reconnaissance officielle du village, détruisent régulièrement ses habitations et infrastructures, et soutiennent l’extension des colonies israéliennes voisines, en violation du droit international.
Source: Médias