Le député Hassan Fadlallah, membre du bloc du Hezbollah « Loyauté à la Résistance », a commenté les raids israéliens perpétrés dans la nuit de jeudi à vendredi contre plusieurs quartiers résidentiels de la banlieue sud de Beyrouth et dans la localité de Aïn Qana au sud du Liban.
« Ce qui nous importe, c’est que l’État, par l’intermédiaire de ses institutions, prenne toutes les mesures possibles pour protéger ses citoyens », a-t-il déclaré lors d’une cérémonie commémorant la célébration annuelle du martyre d’un chef de la Résistance islamique, haj Taleb Abdallah (Abou Taleb).
Et de poursuivre : « Les positions des trois présidents (de l’exécutif et du législatif, ndlr) et du commandement de l’armée reflètent la position officielle de l’État. Elles confirment que cette agression est une attaque contre l’ensemble du Liban et relève de la compétence des États-Unis et des parties qui parrainent l’accord de cessez-le-feu ». En allusion au comité de supervision de l’accord de cessez-le-feu parainné par les Etats-Unis, la France et l’Onu, fin novembre 2024, au terme de la guerre de 66 jours. Il a été violé des centaines de fois par l’armée d’occupation israélienne.
« Mais certaines forces politiques et certains médias locaux qui s’opposent à la position de l’État se sont insurgés. Lorsque l’État prend position contre l’ennemi, ces mêmes individus s’opposent à lui, car ils misent sur l’agression israélienne pour obtenir des avantages internes. Ils n’ont pas tiré les leçons des expériences passées, sont dans le délire et se trompent. Ils en subiront les conséquences», a poursuivi Fadlallah, en critiquant des déclarations exprimées par des parties locales.
Selon le député du Hezbollah « l’ennemi israélien profite aujourd’hui de l’incapacité de l’État à concilier la protection, la dissuasion et la confrontation, et de son incapacité à prendre des mesures pour empêcher les attaques israéliennes ».
« Alors que nous ne demandons pas aujourd’hui à l’État de s’investir dans une confrontation militaire en raison du déséquilibre militaire, il peut néanmoins mobiliser toute sa force politique, populaire, sécuritaire et médiatique pour faire pression sur les États parrains afin qu’ils cessent les attaques», a-t-il ajouté.
Hassan Fadlallah poursuit sa réponse aux voix internes qui justifient l’agression israélienne : « Ils invoquent la déclaration ministérielle et la nécessité de s’y conformer, sachant que cette déclaration évoque successivement la protection de la souveraineté libanaise, la reconstruction, la responsabilité de l’État de protéger ses frontières, de dissuader l’agresseur et de prendre toutes les mesures nécessaires pour libérer le territoire. Elle propose aussi les dispositions relatives à une stratégie de sécurité nationale, qui aborde les éléments du pouvoir, notamment la manière de tirer profit de la résistance ».
Assurant que « nous traversons des difficultés et une nouvelle phase », il a noté que « ce n’est pas la fin du chemin ».
« Nous ne devons pas vivre uniquement dans l’instant présent. La génération d’Abou Taleb, la génération d’Abou al-Fadel, la génération de Sayyed Hassan (Nasrallah) et la génération de Sayyed Hashem (Safieddine) en 1982, si elles n’avaient pensé qu’au moment de l’invasion et de l’occupation israéliennes, elles n’auraient rien fait. La génération de l’imam absent, Sayyed Moussa al-Sadr, si elle n’avait pensé qu’au moment présent, elle n’aurait rien accompli… Ces frères qui ont commencé en 1982 ont traversé une période très difficile. Nous traversons aujourd’hui une période difficile et sommes exposés à l’agression. Créer des équations nécessite des circonstances différentes. Nous vivons également un environnement régional complexe, et vous voyez ce qu’il se passe autour de nous en Syrie et ailleurs. Mais un peuple qui travaille, se sacrifie, est patient et endure peut toujours atteindre ses objectifs», a-t-il conclu.