Les médias iraniens ont publié jeudi la première série de documents confidentiels obtenus par le ministère iranien du Renseignement, dans le cadre de l’opération de détournement de documents secrets israéliens.
Ces documents révèlent ce qu’ils décrivent être une « coopération totale et directe » entre le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, et l’entité israélienne, dans le but de cibler le programme nucléaire pacifique de l’Iran.
Selon l’agence de presse iranienne Fars, les documents montrent que Grossi a non seulement coordonné ses activités avec les représentants israéliens au sein de l’agence, mais a également suivi leurs directives et veillé à ce que les rapports de l’AIEA soient orientés de manière à servir les objectifs israéliens, tout en ignorant les activités nucléaires non pacifiques et non déclarées d’Israël.
Les documents divulgués contiennent des informations détaillées sur Merav Zafary-Odiz, qui a été la représentante officielle d’Israël auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de 2014 à 2016. Elle exprimait publiquement les positions d’Israël lors des réunions officielles de l’agence et de son Conseil des gouverneurs.
Durant cette période, notamment lors de la mise en œuvre du Plan d’action global commun (PAGC) en 2015, Zafary-Odiz a critiqué à plusieurs reprises la coopération de l’Iran avec l’agence, la qualifiant de « lente et insuffisante ». Elle a également accusé l’administration précédente de l’agence, dirigée par Yukiya Amano, d’avoir fourni de « fausses informations » sur le programme nucléaire iranien.
Les documents comprennent entre autres des courriels dont la teneur révèle une mission spécifique entreprise par Zafari-Odiz, impliquant une coordination directe avec Grossi, dans le but d’influencer la position de l’agence et de détourner l’attention internationale des activités nucléaires non pacifiques et non déclarées d’Israël vers le programme nucléaire pacifique de l’Iran.
Selon les médias iraniens, la nomination de Grossi au poste de directeur général de l’AIEA a marqué un tournant dangereux, car il a entamé sa coopération avec Israël en 2016 et coordonné la rédaction de rapports contre les activités nucléaires pacifiques de l’Iran. Un document témoigne d’une coordination entre Israël et Grossi pour attiser le sentiment anti-iranien, cinq mois seulement après la signature de l’accord nucléaire.
Les médias iraniens ont également rapporté que les documents révélaient une demande de Zafari-Odiz pour une rencontre immédiate avec Grossi, le 10 mai 2016, afin de discuter de « développements » non spécifiés. Des courriels ultérieurs – qui n’ont pas encore été traduits de l’hébreu au persan – faisaient état d’une correspondance entre elle et un certain Eli Rettig, dans le cadre de la coordination d’une stratégie médiatique et politique pour affronter l’Iran au sein de l’AIEA.
Se référant aux documents publiés, le ministère iranien du Renseignement en conclut que cette coopération systématique entre Grossi et « Israël » s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large visant à saper toute reconnaissance internationale de la nature pacifique du programme nucléaire iranien et à transformer l’agence en un outil politique biaisé.
Source: Médias