Dans la nuit de samedi à dimanche, l’Iran a lancé deux vagues de tirs de missiles escortés par des drones sur Israël en riposte à l’attaque contre son territoire qui se poursuivait en même temps.
Des sources iraniennes ont indiqué que les missiles iraniens utilisés étaient tactiques, disposant d’ogives hautement explosives. Dont les missiles Imad, Qader et Khaybar. Certains de ces projectiles sont hypersoniques.
La première vague de salves qui a frappé entre autre Haïfa, Tamra en Haute-Galilée, et Kariot comptait une quarantaine de missiles. La seconde, sur Tel Aviv, Netivot et Bat Yam au sud de Tel Aviv en comptait une cinquantaine.
Le nombre des missiles iraniens utilisés cette nuit est inférieur à celui de la veille mais leur capacité destructrice est plus importante, constatent les observateurs.
Des médias israéliens ont rapporté « un choc dans les milieux militaires concernant la précision des coordonnées des missiles iraniens lorsqu’ils frappent des sites et des installations sensibles ».
Les attaques ont visé principalement les villes de Tel Aviv et Haïfa, causant des destructions importantes et la mort de 10 personnes et blessant 200 autres, selon un chiffre officiel provisoire, portant à 13 tués et 380 blessés depuis le lancement des hostilités vendredi.
Weizmann frappé. Et la raffinerie de Haïfa
Israël impose un black-out médiatique sur la nature des sites frappés par les missiles iraniens. Les médias israéliens ont rapporté que le censeur militaire israélien a imposé une interdiction de publication sur quatre incidents survenus ces deux dernières nuits.
Le New York Times assure qu’un important centre de recherche a été visé.
Le quotidien israélien Yediot Ahronoth évoque des dégâts importants causés au centre Weizmann pour les recherches, à Rehovot au sud de Tel Aviv.
Des médias indiquent qu’une installation stratégique à proximité de Haïfa a été frappée sans précier sa nature.
La société responsable de l’exploitation de la raffinerie de pétrole de Haïfa a indiqué que les pipelines et les lignes de transport de la raffinerie de Haïfa ont été endommagés lors de l’attaque de missiles en provenance d’Iran.
Bazan, l’exploitant du complexe de raffinerie de pétrole de la baie de Haïfa, a annoncé dimanche matin avoir subi des dommages suite à une attaque de missiles iraniens visant le nord du pays. L’entreprise a expliqué que l’attaque avait causé des « dommages localisés aux pipelines et aux transports au sein des installations du complexe », précisant qu’il n’y avait eu aucune victime humaine.
Malgré ces dégâts, Bazan a souligné que « les principales installations de raffinage sont toujours en activité, tandis que d’autres installations de traitement associées au raffinage de produits spécifiques ont été fermées ».
« Les frappes iraniennes, menées par des drones et des missiles, ont notamment visé des installations de ravitaillement des avions de combat », ont pour leur part affirmé les Gardiens de la Révolution de la République islamique.
Des disparus sous les décombres

C’et à Bat Yam où les destructions et les dégâts sont les plus importants, font remarquer les médias israéliens. Le commandement du front intérieur israélien a déclaré que la nuit dernière avait été difficile pour Israël et que nous recherchions des survivants sous les décombres à Bat Yam.
Le maire de la ville indique que 20 personnes étaient portées disparues et 61 bâtiments ont été touchés dont 6 ont été entièrement détruits.
11 sites iraniens frappés et un quartier résidentiel
Des raids israéliens avaient auparavant frappé un quartier résidentiel à Narmak à l’est de Téhéran , selon les médias iraniens déplorant des dizaines de civils martyrs et blessés.
🔴SON DAKİKA…
İsrail’in Tahranın narmak bölgesine yaptığı saldırıpic.twitter.com/w9Z0rr7dc8— AZAT_GEWER✌🏿✌🏿 (@AZAT_GEWER30) June 14, 2025
L’armée de l’air israélienne a dit avoir frappé samedi 11 sites, ciblant notamment des sites nucléaires, des systèmes de défense aériens dans la région de Téhéran et des dizaines de lanceurs de missiles.
Au moins 128 personnes ont été tuées en Iran vendredi et samedi, dont 40 femmes et de nombreux enfants, a rapporté le quotidien Etemad, citant le ministère iranien de la Santé, ajoutant qu’environ 900 blessés ont été hospitalisés.
Dimanche matin, l’armée israélienne a indiqué avoir visé des cibles « liées au projet d’armes nucléaires du régime iranien », citant notamment le ministère de la Défense et le siège de l’Organisation d’innovation et de recherche défensives, également connue sous son acronyme persan, SPND. Plusieurs détonations ont été entendues dans la capitale par les journalistes de l’AFP.
Selon l’agence de presse iranienne Tasnim, un des bâtiments du ministère a été « légèrement endommagé ».
Deux dépôts de carburant ont également été frappés. « Le dépôt pétrolier de Shahran (dans le nord-ouest de Téhéran) ainsi qu’un autre réservoir au sud (de la ville) a été pris pour cible par le régime sioniste », a indiqué le ministère du Pétrole dans la nuit. Le dépôt de Shahran était la proie des flammes, selon un journaliste de l’AFP.
Les défenses aériennes iraniennes ont détruit 20 drones israéliens dans l’espace aérien du pays au cours des dernières 24 heures, selon les médias locaux.
Installations nucléaires : Pas de dommages significatifs
La veille, les frappes aériennes avaient notamment visé le centre pilote d’enrichissement d’uranium de Natanz (centre). L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), citant des informations des autorités iraniennes, a déclaré qu’il avait été détruit dans sa partie en surface.
Samedi, son directeur Rafael Grossi, a nié que des dommages significatifs aient été causés aux installations nucléaires iraniennes, notant que les informations disponibles n’indiquent aucune nouvelle victime sur les sites de Fordow et Natanz, ou au réacteur à eau lourde de Khandab actuellement en construction.
L’espace aérien de l’Iran est fermé jusqu’à nouvel ordre, a annoncé l’agence officielle Irna. En Israël, l’aéroport international Ben Gourion, près de Tel-Aviv, est aussi fermé.
Participation du Yémen
Dans la soirée, le porte-parole des forces armées de Sanaa a assuré qu’elles ont lancé des missiles Palestine-2 à plusieurs moments. Yahia Saree a précisé que ces tirs étaient en coordination avec la riposte iranienne.
Les sirènes d’alerte avaient retenti à Eilat au sud de l’entité et des explosions ont été signalées.
Au début du lancement de la riposte iranienne, des médias israéliens avaient évoqué une tentative d’assassinat contre le chef d’état-major des forces yéménites Mohamad al-Ghafari. Mais le membre du Bureau politique d’Ansarullah Houzam al-Assad a nié un tel incident estimant que « l’ennemi israélien véhicule ces mensonges pour créer une victoire imaginaire afin de dissimuler ses défaites ».
Israéliens et Iraniens : Les opérations se poursuivront
La chaîne 14 a cité des responsables israéliens et américains affirmant que les opérations israéliennes contre l’Iran pourraient durer des semaines.
Le bureau du ministre israélien de la Défense, Yisrael Katz, a déclaré : « Nous attaquerons tous les sites en Iran et nous continuerons à épuiser les capacités nucléaires et les systèmes d’armes de l’Iran à Téhéran et partout ailleurs. »
Le ministre israélien Ze’ev Elkin a déclaré qu’il était possible de parvenir à un accord avec l’Iran sur de nouvelles conditions après avoir résolu la menace des missiles.
Le commandant du quartier général des Gardiens de la révolution Khatam al-Anbia a déclaré que les opérations des forces iraniennes contre l’entité israélienne se poursuivront avec une force destructrice accrue.
Un responsable de la sécurité iranienne a déclaré pour la chaine qatarie al-Jazeera que son pays se préparait à une longue guerre et allait intensifier ses attaques. Il a ajouté que la confrontation initiée par Israël prendrait fin aux mains de l’Iran et mettrait fin au règne du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, recherché par la Cour pénale internationale.
Ultimatum israélien… et Dimona?
Ce matin, l’armée israélienne a lancé par la voix de son porte-parole un ultimatum aux Iraniens, « pour évacuer les régions où se trouvent les installations nucléaires et les usines d’armements ».
Samedi, un membre de la Commission de Sécurité nationale du Parlement iranien a déclaré : « Israël a attaqué nos installations nucléaires, et il est maintenant temps d’attaquer Dimona. »
Source: Divers