Le Shin Bet, le service de sécurité intérieur de l’occupation israélienne, a déclaré dimanche avoir démantelé un réseau de la résistance à al-Khalil (Hébron) en Cisjordanie occupée.
Dans un communiqué, il a accusé ses éléments d’appartenir aux Brigades al-Qassam, branche armée du Hamas.
Il s’agit du réseau « le plus vaste mis au jour depuis dix ans », affirme un communiqué du Shin Bet, qui précise avoir arrêté 60 suspects dans cette opération, menée au cours des trois derniers mois dans une opération conjointe avec l’armée et la police.
Dix cellules distinctes composaient ce réseau, selon le communiqué, qui révèle également l’existence d’une « cache souterraine » utilisée pour stocker des équipements de combat et héberger « des fugitifs recherchés par les autorités » de l’occupation israélienne.
Le Shin Bet précise avoir saisi 22 armes de différents types, 11 bombes manuelles et des équipements pour confectionner des engins explosifs.
Il dit avoir « résolu l’enquête sur une attaque à l’arme à feu perpétrée (…) il y a 15 ans dans laquelle quatre Israéliens ont été tués ».
Parmi les résistants arrêtés figure Abdel Karim Abou Romouz, un ex-détenu. L’occupation lui attribue l’opération de Bani Naïm en 2010 qui avait coûté la vie à 4 colons.
Les résistants arrêtés auraient planifié l’opération du tunnel au sud de la ville sainte d’al-Qods en novembre 2023 au cours de laquelle un soldat israélien a été tué.
Selon le site d’information palestinien Quds News, chaque cellule a suivi une tactique selon laquelle chaque opération de résistance paraissait comme étant « une initiative individuelle » alors qu’elle est le fruit de décisions organisationnelles bien planifiées prises par un réseau invisible. le site assure que la plupart des personnes arrêtées sont des ex-détenus.
Parmi ceux qui ont été arrêtés figure aussi Mohammad Jamal al-Natcha (67 ans), député du Conseil législatif palestinien et accusé d’être à la tête de ce réseau. Dirigeant du Hamas en Cisjordanie occupée, il a passé 20 années de sa vie, entre 1988 et 2017, dans les prisons israéliennes dont 9 en tant que détenu administratif.
Sa dernière arrestation remonte à mars 2025.
Tentative d’élimination sous la torture
« Ils ne nous ont pas permis de lui rendre visite ni même à ses avocats. Nous recevons des informations de la part des organisations des détenus mais nous ne savons pas la vérité. Nous savons seulement que quelque chose d’atroce lui est arrivé pendant l’interrogatoire », a dit son épouse Ahlam al-Chaarawi.
Selon le Bureau médiatique des détenus, ce que al-Natcha a subi équivaut à une tentative de liquidation sous le couvert de l’enquête.
Lors de son arrestation, il a été emmené à la prison d’Ofer où il a subi un interrogatoire musclé sans aucune ligne rouge. Il a par la suite été transféré à l’hôpital Hadassa puis a la prison de Ramla. Souffrant d’une hémorragie cérébrale aiguë et de déficience rénale il est tombé dans le coma. Il ne souffrait d’aucune maladie avant son arrestation, assure le Bureau médiatique des détenus.
Plus de 945 martyrs
Les attaques israéliennes se sont multipliées en Cisjordanie, bien avant la guerre à Gaza, avec l’avènement du gouvernement de coalition d’extrême-droite de Netanyahu où des ministres prônent l’extension des colonies et la confiscation des zones régies par l’Autorité palestinienne. Les attaques de colons, armés par le ministre de la Sécurité Itamar ben Gvir, contre les biens, les terres et les personnes sont passées de 1197 en 2022 à plus de 2400 en 2023, selon l’Observatoire Shireen qui documente et dénonce les crimes et les violations de l’occupation israélienne contre le peuple palestinien. En 2024, elles ont atteint les 2971.
Il y a eu plus de 200 martyrs parmi les Palestiniens entre janvier et octobre 2023.
Mais les violences israéliennes ont explosé en Cisjordanie après le 7 octobre et le chiffre des martyrs palestiniens est passé à 945 . Ils ont été tués soit par l’armée israélienne ou par des colons, selon le ministère palestinien de la Santé.
Dans le même temps, au moins 35 Israéliens, dont des soldats, y ont péri dans des attaques palestiniennes ou dans des opérations militaires, selon les chiffres officiels israéliens.
Source: Divers