Nathalie Tocci, directrice de l’Institut italien des affaires internationales et ancienne conseillère spéciale auprès de hauts représentants de l’UE pour les affaires étrangères, a affirmé que « la politique étrangère du président américain Donald Trump envers l’Europe connaît un succès remarquable, non pas grâce à des pressions extérieures, mais plutôt grâce aux forces qui le soutiennent sur le continent ».
Dans un rapport publié par le Financial Times, elle a souligné « l’influence croissante des forces nationalistes de droite en Europe, qui adhèrent au programme nationaliste, protectionniste et eurosceptique de Trump. Cela constitue une menace interne qui renforce le succès de cette politique ».
Elle a noté que « la haine de Trump envers l’Union européenne est bien connue, car il la considère comme une entité fabriquée de toutes pièces destinée à harceler les États-Unis ». Elle a expliqué « qu’une Europe unie contraint Washington à négocier sur un pied d’égalité, tandis qu’une Europe désintégrée permet son exploitation ».
Concernant l’OTAN, Tocci a indiqué que « Trump n’apprécie pas les alliances et que son engagement envers l’article 5 est fragile, avec la possibilité d’un retrait partiel des forces américaines d’Europe dans le cadre d’une révision de la politique de défense américaine ».
Elle a noté que « les dirigeants de l’UE ont salué l’accord conclu récemment lors du sommet visant à augmenter les dépenses de défense de 5 %, mais que seuls quelques pays atteindront cet objectif, ouvrant la voie à de nouvelles divisions ».
Sur le plan commercial, elle a noté que « les divisions entre les États membres ont affaibli la position collective européenne, compte tenu de la domination des gouvernements de droite qui soutiennent Trump ou craignent de l’affronter ».
Elle a également critiqué « les faibles performances de l’UE en matière de compétitivité », affirmant que « les rapports appelant à une intégration plus poussée dans les domaines de l’énergie, de la défense et des infrastructures restent de simples ambitions sur le papier ».
Elle a affirmé que « l’administration Trump rêve d’une alliance civilisationnelle avec l’Europe fondée sur la religion et la tradition, plutôt que sur des valeurs ou des intérêts stratégiques, avec des droits de douane punitifs, ce qui exclut l’UE et l’OTAN de l’équation ».
Tocci a conclu : » les succès de Trump en politique étrangère européenne ne sont pas le fruit de ses talents diplomatiques, mais plutôt d’une collusion interne ». Elle a appelé « les Européens qui croient en l’unité du continent à dénoncer ces politiques qui affaiblissent l’Europe et à l’offrent sur un plateau d’argent à Trump, ainsi qu’à Poutine et Xi ».
Source: Médias