La famine de masse à Gaza imposée par le régime israélien est-elle une décision préméditée pour affamer la population a indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, faisant référence à l’opposition simultanée des États-Unis et d’Israël à une résolution de l’ONU interdisant le recours à la famine comme méthode de guerre.
Dans un message publié vendredi sur X, Esmaïl Baghaï a attiré l’attention sur le vote en décembre 2021 sur la résolution 76/166 de l’ONU, qui reconnaît l’accès à l’alimentation comme un droit humain fondamental.
La résolution a été adoptée à une écrasante majorité par l’Assemblée générale des Nations Unies. Pourtant, seuls les États-Unis et Israël ont voté contre.
« Le 16 décembre 2021, seuls Israël et les États-Unis ont voté contre la résolution historique 76/166 de l’ONU reconnaissant l’accès à l’alimentation comme un droit humain », a-t-il écrit ajoutant : « Le monde s’est uni : la résolution sur le droit à l’alimentation a été approuvée par l’ensemble des États membres de l’ONU, tandis que ces deux parties l’ont rejetée catégoriquement. »
« La résolution réaffirme explicitement l’interdiction de la famine comme méthode de guerre en vertu du droit international humanitaire (DIH). Leur opposition à cette résolution ne témoigne-t-elle pas d’une politique préméditée d’utilisation de la nourriture comme arme de guerre ? », a écrit Baghaï.
La résolution A/RES/76/166 de l’ONU, intitulée « Le droit à l’alimentation », affirme que la faim est une violation de la dignité humaine. Elle exhorte les gouvernements à garantir la sécurité alimentaire et condamne le recours à la famine dans les conflits, conformément au droit international humanitaire, notamment aux Conventions de Genève et au Statut de Rome.
La résolution a bénéficié d’un large soutien des États membres de l’ONU soucieux des droits humains.
La résolution souligne « l’obligation de tous les États et parties à un conflit armé de protéger les civils, conformément au droit international humanitaire, et appelle les États Membres, les Nations Unies et les autres organisations compétentes à prendre des mesures supplémentaires pour apporter une réponse d’urgence coordonnée aux besoins alimentaires et nutritionnels des populations touchées ».
Les remarques du porte-parole de la diplomatie iranienne interviennent alors que la situation humanitaire à Gaza continue de se détériorer sous le blocus israélien.
Selon Médecins Sans Frontières (MSF), 25 % des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes ou allaitantes examinés dans les cliniques MSF à Gaza la semaine dernière souffraient de malnutrition.
MSF a directement blâmé la « politique de famine » d’Israël. L’organisation a également averti que les taux de malnutrition sévère chez les enfants avaient triplé en seulement deux semaines.
Le ministère de la Santé de Gaza indique qu’au moins 115 Palestiniens, dont de nombreux enfants, sont morts de faim depuis le début de la guerre israélienne contre Gaza en octobre 2023. La plupart de ces décès sont survenus ces dernières semaines.
Par ailleurs, des tonnes d’aide humanitaire restent bloquées aux frontières de Gaza, les autorités israéliennes continuant d’en restreindre l’entrée. Une aide limitée est distribuée dans les centres de la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis. Ces derniers mois, les forces israéliennes ont tué plus de 1 000 demandeurs d’aide palestiniens et en ont blessé plus de 5 000 autres.
En la seule journée de jeudi, 19 demandeurs d’aide ont été tués par des tirs israéliens.
Depuis le 7 octobre 2023, les attaques israéliennes ont tué au moins 59 587 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants. L’agression en cours a rasé de vastes zones de Gaza, provoquant le déplacement interne de la quasi-totalité des 2,2 millions d’habitants.
Source: Avec PressTV