Le Guide suprême en Iran, l’Ayatollah Ali Khamenei, a estimé que les États-Unis avaient « totalement tort » d’insister pour que l’Iran cesse complètement ses activités pacifiques d’enrichissement d’uranium, exprimant son scepticisme quant à l’issue des négociations indirectes avec eux.
« C’est une grave erreur que de prétendre qu’ils (les Américains) ne permettront pas à l’Iran d’enrichir de l’uranium », a déclaré l’Ayatollah Khamenei ce mardi 20 mai à Téhéran lors d’une cérémonie commémorant le premier anniversaire de la mort de l’ancien président Ebrahim Raïssi.
« Personne n’attend la permission de qui que ce soit. La République islamique a ses propres politiques, ses propres méthodes et poursuit son propre agenda », a-t-il souligné.
L’Ayatollah Khamenei a conseillé aux États-Unis d’éviter les « vains discours » sur les mesures que, selon eux, la République islamique devrait ou ne devrait pas prendre.
« Durant le mandat du martyr Raïssi, des négociations indirectes ont eu lieu, mais elles n’ont abouti à aucun résultat », a noté l’Ayatollah Khamenei, ajoutant : « Aujourd’hui, nous n’attendons aucun résultat de ces négociations et nous ignorons ce qui en résultera. »
Le guide iranien a salué la fermeté dont Raïssi a fait preuve dans ses relations avec les États-Unis rappelant « qu’il n’avait jamais laissé l’ennemi prétendre pouvoir forcer l’Iran à s’asseoir à la table de négociations par la menace, la séduction ou la ruse ».
L’Ayatollah Khamenei a assuré qu’il donnera ultérieurement de nouvelles clarifications concernant l’insistance des États-Unis et d’autres pays sur le « zéro enrichissement d’uranium » de la République islamique.
Ces propos font suite à la quatrième série de pourparlers indirects entre l’Iran et les États-Unis depuis le début de l’année, à Mascate, sous la médiation d’Oman.
Au cours de ces négociations, Washington a insisté à plusieurs reprises pour exiger la « cessation complète » des activités pacifiques d’enrichissement d’uranium de l’Iran, tentant de qualifier tout niveau d’enrichissement de « ligne rouge ».
Dimanche, Steve Witkoff, l’envoyé spécial des États-Unis pour le Moyen-Orient, qui dirige la partie américaine dans les négociations avec l’Iran, a déclaré lundi que tout accord entre les deux parties « doit inclure un accord sur l’interdiction de l’enrichissement de l’uranium » et que les Etats-Unis “ne pouvaient autoriser ne serait-ce qu’un pour cent de capacité d’enrichissement » à l’Iran.
Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, qui mène les négociations pour l’Iran, lui a répondu en affirmant que son pays continuerait à enrichir de l’uranium « avec ou sans accord » avec les Etats-Unis.
Les négociateurs américains devraient s’abstenir de « dire des bêtises », a tancé l’ayatollah Khamenei. « Nous n’attendons la permission de personne » pour enrichir l’uranium, a-t-il insisté.