Jérusalem, comme toute la Palestine, a été la cible de falsifications sionistes qui ont affecté son histoire et son lexique cananéen arabe, dans le cadre bien connu du récit sioniste qui a usurpé l’histoire et les cultures de l’Orient pour se les approprier. La Palestine en a été la principale victime, en raison de son importance géographique stratégique en faveur des intérêts impérialistes britanniques et américains, qui ont soutenu – et soutiennent encore – le projet sioniste, ses crimes et ses récits.
Pour réfuter les mythes juifs autour de Jérusalem, les informations suivantes s’appuient sur des études et des recherches, notamment :
– Les Juifs et leurs mythes à Jérusalem, écrit par Dr Abdelaziz Al-Khayyat
– Jérusalem ne part pas, ouvrage écrit par Bakr Abou Bakr, présenté par Dr Hanna Issa
– Jérusalem en chiffres, écrit par Mahmoud Awwad et Zouheir Ghanayem
– Ainsi que sur les travaux de nombreux historiens juifs, qui seront cités ultérieurement
1- En ce qui concerne les noms attribués à Jérusalem au cours de l’histoire, ils sont soit d’origine arabe, soit grecque ou romaine — il n’existe aucun nom d’origine juive pour cette ville :
- Yebous: nom d’une tribu arabe.
- Urusalim (ou Ourshalim) : nom cananéen arabe.
- Hiérosolyma: nom grec.
- Aelia Capitolina: nom romain.
- Bayt al-Maqdis: nom arabo-islamique.
2- Quant au prétendu Temple, il s’agissait en réalité d’un temple romain construit par les Romains durant leur occupation de la région (il est également indiqué qu’il s’agissait d’un temple dédié à l’ancienne divinité romaine Jupiter).
Quant à ce que l’on appelle le « Mur des Lamentations », il s’agit d’une partie d’une ancienne structure romaine, que les musulmans ont largement modifiée. Il est devenu connu sous le nom de « Mur al-Buraq », après l’événement de l’Isra wal Mi’raj. Ce mur constitue la partie sud de la muraille ouest de la mosquée Al-Aqsa. L’historien et archéologue israélien Israël Finkelstein affirme qu’il n’existe aucune preuve scientifique appuyant ce qui est mentionné à son sujet dans l’Ancien Testament. De plus, le rapport de la Commission internationale d’enquête sur les événements du Mur al-Buraq de 1929 a rejeté les revendications juives concernant ce lieu.
3- En ce qui concerne les noms associés à David :
- La tour ou la citadelle de David (connue sous le nom de citadelle de Jérusalem) a été historiquement appelée de deux noms : la tour de Phasaël, du nom d’une princesse nabatéenne, et la tour d’Al-Nasser Daoud (en référence au roi ayyoubide qui gouvernait Al-Karak).
- Ce que l’on appelle le tombeau de David est en réalité le site d’une ancienne église byzantine, qui a été transformée en mosquée à l’ère ayyoubide.
- Quant à la mosquée du prophète David, comme son nom l’indique, c’est un monument islamique construit par Soliman le Magnifique. Après l’occupation de Jérusalem, les Juifs l’ont convertie en synagogue.
4- En ce qui concerne les noms associés à Suleiman :
- Le Mur de Soliman fait référence à Soliman, fils du sultan ottoman Selim I.
- Le Dôme de Salomon (Dôme du Rocher) et les Écuries de Salomon remontent à Suleiman Ibn Abd al-Malik, le calife omeyyade.
- La Grotte de Salomon était autrefois connue sous le nom de Grotte du Coton.
- Les piscines de Salomon portent le nom de Soliman le Magnifique.
- Le Trône de Salomon fait référence à Suleiman Ibn Abd al-Malik, qui s’y asseyait lorsqu’il prenait l’allégeance.
5- Quant au dôme de Joseph et celui de Moussa : le dôme de Joseph tient son nom du sultan Youssef Ibn Ayyoub (plus connu sous le nom de Salah ad-Din al-Ayyoubi « Saladin »). Le dôme de Moussa est attribué à Moussa Ibn Badr al-Din al-Ayyoubi, qui était superviseur des deux sanctuaires (Al-Haramayn).
6- Concernant plusieurs autres revendications juives : la tombe dite d’Absalom (Qabr Ashaloum) est en réalité une tombe romaine. Le tunnel d’Ézéchias, est en fait le tunnel de la source de Silwan, et des inscriptions en ancien cananéen ont été découvertes sur ses murs.
7- En ce qui concerne de nombreux symboles et termes que les Juifs ont tenté de faire passer pour un patrimoine juif, ils sont en réalité cananéens, araméens, babyloniens ou arabes, comme par exemple :
- Le mont Sion : le mot Sion est d’origine arabe, qui signifie le sommet d’une montagne. Un lieu portant ce même nom a été identifié dans l’ancien Yémen, comme le confirme le chercheur irakien défunt Fadel Al-Rubaie.
- L’étoile à six branches (ou étoile de David) : elle fait partie des symbolismes traditionnels orientaux, utilisés dans les cultures de Babylone, Ishtar, et d’autres. Cette étoile pouvait apparaître sous forme hexagonale ou pentagonale.
- Le terme « sémitique » : il s’agit d’un terme non scientifique ni historiquement fondé, popularisé par Schleicher à l’encontre des sciences modernes de l’anthropologie et de l’ethnologie, qui classifient les peuples et les races.
Quand bien même l’on accepte ce terme, cela montre que les Palestiniens et les Arabes en général sont les véritables Sémites.
Le chercheur, archéologue et historien juif Arthur Koestler affirme que la grande majorité des vagues de migration juive vers la Palestine à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, notamment durant le règne du sultan Abdulhamid II, n’étaient pas d’origine sémitique, mais venaient de tribus khazars qui sont d’origine turques, initialement païennes, et qui se sont converties au judaïsme à la fin du VIIe siècle et ont fondé un État judaïsé entre la mer Caspienne, la Crimée et l’est de la Russie. Cet État a ensuite été renversé par les Mongols et les princes russes au Xe siècle, et sa population s’est dispersée à travers l’Europe, devenant plus tard connue sous le nom des Ashkénazes.
Les historiens et les archéologues juifs qui ont réfuté les récits sionistes existants sur Jérusalem et la Palestine :
– Ilan Pappé, 10 mythes autour d’Israël.
– Keith W. Whitelam, L’invention de l’ancien Israël.
– Israel Finkelstein, La Bible dévoilée.
– Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé.
– Arthur Koestler, La treizième tribu.
Les habitants de Jérusalem :
En 1596, la population de Jérusalem comptait environ 7 500 Arabes, musulmans et chrétiens, contre seulement une centaine de Juifs. En 1849, la population arabe atteignait environ 10 000 personnes (dont 3 500 chrétiens), contre 1 790 Juifs. En 1918, les Arabes étaient environ 30 000 contre 10 000 Juifs. Avant la Nakba, les Arabes possédaient en proportion 99 % des territoires de la vieille ville de Jérusalem. Elle s’est ensuite chuté à 80 % après l’agression de juin 1967, puis a continué et continue à baisser jusqu’à aujourd’hui.
Le nombre élevé des occupants Juifs installés dans la ville depuis la fin du XIXe siècle s’explique par ce qu’a révélé le chercheur libanais Najib Al-Azoury, ancien fonctionnaire de la moutassarrif de Jérusalem à la fin du XIXe siècle. Il a mis en lumière la corruption des fonctionnaires de l’administration ottomane, en particulier sous le gouverneur Kazem Bey, et leur complicité avec les émissaires du Fonds juif (Fonds pour l’exploration de la Palestine) et du mouvement sioniste. À cela s’ajoute la loi ottomane sur le titre de propriété (le « tapu »), promulguée sous la pression des consuls étrangers, qui comportait une série de mesures graves, telles que l’augmentation des impôts aux paysans palestiniens et la facilitation de la confiscation de leurs terres.
De l’histoire de Jérusalem
- Jérusalem fut fondée par les Cananéens vers l’an 3000 av. J.-C. Elle fut connue sous le nom cananéen de Ur Salem (Urshalim) dès 1897 av. J.-C., selon des tablettes égyptiennes.
- Comme toutes les régions qui formeront plus tard le Croissant fertile et la Grande Syrie historique, Jérusalem et la Palestine furent le théâtre de l’ascension et du déclin de nombreuses civilisations et royaumes orientaux et égyptiens. Des tribus nomades, qui finirent par adopter le judaïsme, faisaient partie de groupes employés comme mercenaires entre les cours égyptienne, mésopotamienne, syrienne et perse. Certaines de ces tribus ont même envahi des régions de la Palestine.
- Après une période de domination grecque et de l’Empire séleucide, Jérusalem – comme le reste de la Syrie naturelle – tomba sous la domination romaine, dans la dernière décennie avant J.-C. jusqu’au VIe siècle.
- C’est à Jérusalem et dans ses environs que la religion chrétienne est née et s’est développée, bien qu’elle ait été persécutée par Rome pendant plusieurs siècles.
- Après que Rome eut adopté le christianisme, l’Église du Saint-Sépulcre fut construite à Jérusalem en l’an 335 après J.-C.
- Jérusalem, comme d’autres régions, passa sous influence perse au milieu du VIIe siècle.
- Elle fut ensuite conquise lors des premières expansions musulmanes, et son nom resta lié au « mandat d’Omar », dans lequel le patriarche de Jérusalem, Sophronius, exigea qu’aucun Juif ne pénètre dans la ville.
- Dans le contexte des conflits féodaux européens, le monde connut les Croisades contre l’Orient musulman et chrétien orthodoxe. Jérusalem figura parmi les objectifs de ces expéditions sous prétexte de libérer le Saint-Sépulcre et le Graal.
- Après que les musulmans – Arabes et Kurdes –ont réussi à repousser ces Croisades et à libérer Jérusalem lors de la bataille de Hattin, le roi ayyoubide al-Kamil la restitua toutefois à l’empereur Frédéric II, avant qu’une nouvelle campagne musulmane venue du Khawarezm et de Perse, en coopération avec le roi de Karak, al-Nasir Dawud, ne parvienne à la libérer de nouveau.
- Jérusalem, comme le reste de la Grande Syrie et de l’Égypte, tomba sous domination ottomane après la bataille de Marj Dabiq en 1516.
- Sous la pression des consuls étrangers sur l’Empire ottoman, et avec la complicité et la corruption des fonctionnaires ottomans de la moutassarifat de Jérusalem, et avec l’introduction du titre de propriété ottoman (loi du tapu), le mouvement sioniste réussit à établir de nombreuses colonies autour de la ville.
- En 1929, Jérusalem a connu la première révolte paysanne arabe palestinienne contre l’alliance britannico-sioniste et contre les tentatives juives de s’approprier le mur al-Buraq.
- Jérusalem resta un champ de bataille entre la résistance palestinienne et les milices sionistes. Le plan de partage de 1947 la déclara zone spéciale sous tutelle internationale. Après la guerre de 1948, les sionistes s’emparèrent de la partie ouest de la ville, tandis que les combattants palestiniens et l’armée jordanienne réussirent à conserver sa partie est.
Sources : Al-Mayadeen, traduit par notre rédaction