La Défense civile de Gaza a fait état d’au moins 71 morts vendredi dans des frappes israéliennes dans plusieurs zones de la bande de Gaza où le peuple palestinien est affamé et subit aujourd’hui « la période peut-être la plus cruelle » du conflit, selon le secrétaire général de l’ONU.
9 enfants martyrs, fils et filles d’une docteure
Mohammed al-Moughayyir, un responsable de la Défense civile du territoire palestinien, a indiqué que 71 personnes sont tombées en martyrs et des dizaines d’autres ont été blessées vendredi dans des bombardements israéliens visant principalement le centre et le sud du territoire. Il a aussi fait état d’un « grand nombre de personnes portées disparues, sous les décombres ».
Après des raids sur la maison des Al-Charif à Khan Younes
Les médias palestiniens ont rapporté que la docteure Ala’ al-Najjar qui travaille à l’hôpital Nasser a perdu ses 9 enfants, âgés entre 2 et 16 ans. Yahia, Rakan, Raslan, Joubran, Yve, Rivane, Sidine, Loukman et Sidra ont été tués et carbonisés dans un raid israélien le 23 mai sur Khan Younes au sud. Un seul fils, Adam, grièvement blessé, a survécu. Elle venait de se rendre à l’hôpital lorsque sa maison a été bombardée. Son époux, D. Hamdi al-Najjar a été grièvement blessé et se trouve aux urgences.
Samedi matin, la Défense civile a annoncé la mort d’au moins six personnes, dont deux mineurs, dans des frappes aériennes nocturnes dans le centre et le sud du territoire palestinien.
Selon lui, « quatre martyrs », un couple et deux enfants mineurs de la même famille, ainsi que « des dizaines de blessés », ont été transportés vers des hôpitaux après une frappe aérienne vers 1h30 (22h30 GMT vendredi) sur une habitation dans le quartier Amal de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien.
Bassal a également fait état de « deux morts et plusieurs blessés, dont des enfants », dans une frappe une demi-heure plus tard sur une habitation dans le camp de réfugiés palestiniens de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza.
Les enfants martyrs de la famille ِAbou Akar
Dans le nord de la bande de Gaza, l’hôpital Al-Awda a signalé que trois membres de son personnel avaient été blessés dans des bombardements de drones israéliens.
Selon l’AFP, l’armée d’occupation israélienne a affirmé avoir, au cours des dernières 24 heures, frappé plus de 75 « cibles terroristes ».
« Une pincée d’aide »
Face à une indignation croissante à l’international sur le blocus israélien, qui a provoqué de graves pénuries de nourriture et de médicaments, Israël a commencé à laisser entrer de l’aide lundi, au compte-gouttes, pour la première fois depuis le 2 mars.
« Enfin, l’aide humanitaire entre » mais ce qui est autorisé par Israël ne représente « qu’une pincée d’aide alors qu’un déluge est nécessaire », a dit Antonio Guterres devant la presse à New York, tout en condamnant l’intensification de l’offensive militaire israélienne « avec des niveaux de morts et de destruction atroces ».
15 camions pillés. « Le peuple de Gaza est affamé »
Dans un communiqué, le Programme alimentaire mondial PAM a indiqué vendredi que 15 de ses camions « ont été pillés dans la nuit de jeudi à vendredi dans le sud de Gaza, alors qu’ils se dirigeaient vers des boulangeries soutenues par le PAM ».
L’agence onusienne a appelé les autorités israéliennes à « permettre l’entrée de volumes beaucoup plus importants d’aide alimentaire, et plus rapidement ».
Le Cogat, l’organisme du ministère israélien de la Défense chargé des affaires civiles dans les territoires palestiniens, a annoncé que 107 camions d’aide humanitaire étaient entrés à Gaza jeudi.
Mais Philippe Lazzarini, chef de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), a rappelé vendredi que pendant la trêve de six semaines rompue en mars, entre 500 et 600 camions entraient quotidiennement.
« Personne ne devrait être surpris ou choqué de voir des scènes où une aide précieuse est pillée », a-t-il écrit sur X, ajoutant que « le peuple de Gaza est affamé depuis plus de onze semaines ».
Les agents de sécurité assassinés
Cette situation chaotique serait aussi due au manque d’agents de sécurité qui sont ciblés par l’armée israélienne.
Au moins six agents de sécurité qui protégeaient l’aide humanitaire contre le pillage dans le centre de la bande de Gaza ont été tués mardi lors de raids israéliens, a rapporté le bureau des médias du gouvernement de Gaza qui a déclaré qu’Israël a lancé huit attaques contre les agents de sécurité qui protégeaient l’aide.
“Il est désormais clair que l’armée d’occupation opère de manière systématique pour permettre le pillage des camions d’aide et de médicaments afin de s’assurer qu’ils ne parviennent pas à ceux qui en ont besoin”, a déclaré le bureau dans un communiqué.
« Je lance un appel aux personnes avec une conscience : envoyez-nous de l’eau potable et de la nourriture », lance Sobhi Ghattas, un Palestinien déplacé, dans le port de Gaza-ville. « Ma fille demande du pain depuis ce matin, et nous n’avons rien à lui donner ».
Les actes dans la bande de Gaza « vont dans le sens d’un nettoyage ethnique et d’un génocide », a dénoncé une rapporteure de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE).
La guerre génocidaire israélienne menée à Gaza a fait depuis ovtobre 2023 au moins 53.901 martyrs et 122.593 blessés, dont respectivement 3.747 et 10.552 depuis le 8 mars.
Source: Divers