Le Conseil de sécurité de l’ONU se prononce mercredi sur un projet de résolution réclamant un cessez-le-feu et l’accès humanitaire à Gaza, une tentative de faire pression sur Israël, qui devrait se heurter à un nouveau véto américain, le premier de la nouvelle administration Trump.
Silencieux sur ce dossier depuis un an, le Conseil peine à parler d’une seule voix depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, bloqué plusieurs fois par des vétos américains, mais aussi russes et chinois.
Dans ce contexte, il n’a pas tenté de sortir du silence depuis novembre, lorsque les Etats-Unis de Joe Biden avaient bloqué un texte réclamant un cessez-le-feu.
La dernière résolution du Conseil date de juin 2024: il s’agissait du soutien à un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d’otages, cessez-le-feu qui ne s’était pas matérialisé avant janvier 2025.
Le nouveau projet de résolution, consulté par l’AFP et qui sera soumis au vote mercredi à 20H00 GMT par les dix membres non permanents du Conseil, « exige un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent » et la libération sans condition des otages.
Soulignant la « situation humanitaire catastrophique » dans le territoire palestinien, il réclame la levée « immédiate et inconditionnelle de toutes les restrictions à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et sa distribution sûre et sans entrave à grande échelle », y compris par l’ONU.
Mais les Etats-Unis, alliés d’Israël, devraient mettre leur véto, ont indiqué plusieurs diplomates à l’AFP.
« Jugés par l’Histoire »
Après plus de deux mois et demi de blocage, Israël autorise à nouveau depuis le 19 mai l’entrée à Gaza d’une quantité limitée de camions de l’ONU, qui parle d’une « goutte d’eau » dans l’océan des besoins dans le territoire ravagé par 20 mois de guerre.
En parallèle, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation au financement opaque soutenue par Israël et les Etats-Unis, a mis en place des centres de distribution d’aide dénoncés par l’ONU comme contraires aux principes humanitaires.
Alors que plusieurs drames ont eu lieu ces derniers jours près de ces centres, faisant des dizaines de morts, les Nations unies les ont décrits comme de « pièges mortels » où des Palestiniens affamés sont forcés à marcher « entre des barbelés », entourés par des gardes privés armés.
« Nous serons tous jugés par l’Histoire sur ce que nous avons fait pour stopper ce crime contre le peuple palestinien », a déclaré mardi l’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour, appelant le Conseil à agir.
En cas de véto, la pression « sera sur ceux qui empêchent le Conseil de sécurité de prendre ses responsabilités », a-t-il insisté.
L’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon fustige de son côté le projet de texte.
« Cette résolution ne fait pas avancer l’assistance humanitaire. Elle la sape. Elle ignore un système qui fonctionne pour favoriser un objectif politique », va-t-il déclarer au Conseil, selon des propos diffusés par ses services. « Elle ignore la seule partie qui met toujours en danger les civils de Gaza: le Hamas ».
Source: Avec AFP