Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a affirmé que l’agence « ne dispose d’aucune preuve que l’Iran cherche à se doter de l’arme nucléaire ».
Dans son interview avec CNN, dont une partie a été publiée par la présentatrice Christiane Amanpour sur la plateforme X, Grossi a indiqué ignorer si des activités étaient menées secrètement ou hors du champ d’accès des inspecteurs.
Il a ajouté : « Ce que nous avons appris et ce qui a été rapporté, c’est que nous n’avons aucune preuve d’une tentative systématique de l’Iran d’obtenir une arme nucléaire. »
Le patron de l’AIEA souffle le chaud et le froid sur le programme nucléaire iranien, semant des doutes sur sa nature pacifique et les assurances iraniennes, corroborant les allégations israéliennes.
Aucune preuve. Manipulation
Kazem Gharibabadi, vice-ministre des Affaires juridiques et internationales du ministère des Affaires étrangères, demonte le récit israélien : « Depuis plus de deux décennies, ce régime (israélien) affirme que l’Iran cherche à acquérir des armes nucléaires et pourrait en produire à tout moment. Mais après 25 ans, aucune preuve de l’existence de telles armes en Iran n’a été présentée. »
« Ces propos des sionistes sont formulées uniquement pour justifier les actions agressives et illégales de ce régime afin de manipuler l’opinion publique. »
« Si l’Iran possède le matériel suffisant pour fabriquer plusieurs bombes, il ne dispose pas encore de l’arme nucléaire. Mais ils n’en sont pas loin », a-t-il dit dans une interview le 16 avril dernier avec le quotien français Le Monde.
L’alibi à Netanyahu
Le jeudi 12 juin, quelques heures avant le déclenchement de l’offensive israélienne, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA condamnait l’Iran pour « non-respect » de ses obligations nucléaires, soulignant que l’instance onusienne « n’est pas en mesure de garantir que le programme nucléaire iranien est exclusivement pacifique ».
« L’Agence ne peut ignorer le stockage de plus de 400 kilos d’uranium hautement enrichi », avait dénoncé Grossi le 9 juin devant ces gouverneurs, appelant l’Iran « à coopérer pleinement et efficacement » avec son organisation. « Nous n’avons pas reçu les éléments pour dire : “Tout est en ordre” », avait-il expliqué lors d’une conférence de presse dans la matinée. Laissant entendre que l’Iran triche.
Après avoir donné l’alibi à Netanyahu pour entamer ses frappes illégales, il mettait en garde le jour de l’attaque que les installations nucléaires ne devaient jamais être attaquées, car cela peut nuire aux populations et à l’environnement.
Depuis, au fur et à mesure que les sites nucléaires sont régulièrement bombardés, il scrute les dommages qui leur sont causés et l’éventualité de radiations nucléaires. Avec des contradictions qui entachent ses comptes rendus.
Le mardi 17 juin, son agence a dit avoir identifié des impacts directs sur les salles souterraines de la principale installation d’enrichissement d’uranium en Iran. Jusque-là, elle estimait que seuls les bâtiments en surface avaient été touchés (et détruits).
Mais après analyse d’images satellite haute résolution, elle a modifié son évaluation, sans toutefois préciser à ce stade l’état des dégâts en sous-sol.
Aujourd’hui, l’agence a indiqué que le niveau de radioactivité à l’extérieur du site de Natanz est inchangé, mais qu’elle reste vigilante, pour « contribuer à prévenir un accident nucléaire qui pourrait avoir des conséquences radiologiques imprévisibles ».
2 installations visées ce mercredi
Ce mercredi, l’AIEA a annoncé que des frappes militaires israéliennes ont visé deux installations iraniennes fabriquant des pièces détachées pour centrifugeuses, les machines qui enrichissent l’uranium. Il s’agit de l’atelier de Tisa Karaj et du centre de recherche de Téhéran.
L’agence a ajouté via sa plateforme X : « Sur le site de Téhéran, un bâtiment utilisé pour la fabrication et les tests de rotors de centrifugeuses de pointe a été ciblé. À Karaj, deux bâtiments utilisés pour la fabrication de divers composants de centrifugeuses ont été détruits. »
Le directeur général de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami, a confirmé mercredi que les installations nucléaires de son pays étaient en bon état, après que certaines d’entre elles ont été la cible de frappes israéliennes.
Samedi, Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’OIEA a indiqué que la centrale nucléaire de Fordow, à Qom, avait subi des dommages mineurs après une attaque israélienne, mais qu’aucune contamination radioactive n’avait eu lieu.
Il a précisé que la centrale nucléaire de Natanz, à Ispahan, avait été attaquée par Israël et qu’une contamination radioactive s’était produite à l’intérieur de la centrale, mais que la contamination ne s’était pas propagée au-delà.
L’Iran a lancé l’opération « Promesse Tenue III » pour répliquer aux attaques. Les autorités iraniennes rappellent que leur programme nucléaire est civil, conforme au Traité de non-prolifération, et guidé par une fatwa de l’ayatollah Khamenei interdisant l’arme nucléaire.
Source: Divers